Vic et sa source d’eau minérale
L’origine de Vic se confond avec la découverte de la source d’eau minérale. Elle est dans une très belle vallée glaciaire. De l’époque de la fonte des glaces, il nous reste le site du Pas de Cère, spectaculaire “verrou glaciaire” situé près du village de Salvanhac.
A l’époque celtique, il semble bien que Vic existait déjà en tant que hameau ou bourgade, et les historiens font remonter à cette époque le nom même de Vic, que l’on écrit : Vich ou Vick, signifiant : vertu, force et par extension : minéral. C’est d’ailleurs le même radical que l’on retrouve dans Vichy. La source était adorée à cette époque comme une force de la nature par les Celtes puis par les Gaulois.
La conquête romaine devait transformer le “Vick” en “Vicus”, autrement dit “bourg”. Il est donc certain que les Gallo-romains connaissaient cette source et l’exploitaient. Des pièces de monnaies frappées aux effigies des Empereurs Romains ont été retrouvées près de la source d’eau minérale. Les Romains avaient des connaissances très étendues sur les procédés de captage et de canalisations.
Le départ des Romains, les invasions barbares et l’époque trouble du Moyen-âge font que la source tombe dans l’oubli.
Au Moyen-âge, la cité était dominée par une « tour de guet ou de défense », aujourd’hui disparue et qui se trouvait au lieu dit : “le Castel-Viel”.
Ce n’est qu’en 1560, qu’un jeune berger, voyant les vaches de son troupeau aller boire toujours au même endroit, la redécouvre.
L’année suivante, en 1561, sous Charles IX, Vic devient ville de justice avec un “Bailliage d’Appeaux” (ou actuellement Cour d’Appel). La ville se développe et de belles demeures sont construites par cette bourgeoisie de notables du bailliage. En 1585-1586, la reine Margot, éloignée de la cour par sa mère, Catherine de Médicis, séjourne à Carlat. Malade, elle vient à Vic boire de l’eau minérale pour se soigner et guérir.
Cette place forte était entrée dans le ‘’Douaire de France’’, c’est-à-dire qu’elle appartenait aux Reines-mères de France (lettres patentes de François Ier). De ce fait, elle avait la réputation d’être insoumise très souvent aux Rois de France et ce, depuis l’époque Mérovingienne. En 1603, Henri IV ordonne la démolition de la forteresse de Carlat
En 1637, Anne d’Autriche, femme de Louis XIII vient à Vic prendre les eaux. Mariée depuis 1615, après 22 ans de mariage, elle n’a toujours pas d’enfant. Le futur Louis XIV naît en 1638… Celui-ci se souvint que sa mère avait bu de l’eau de Vic, l’année avant sa naissance. En 1648 il fit nommer un garde fontainier pour l’exploitation de la source et sa mise en bouteilles. En 1670, il se fit expédier des bouteilles d’eau de Vic par l’intendant d’Auvergne. La source de Vic devint à cette époque “l’une des plus célèbres et des plus fréquentées du pays d’Auvergne”.
En 1643, suite à la signature du traité de Péronne, le Comté du Carladez passe sous l’autorité des Princes Grimaldi de Monaco. C’est à ce moment-là que la ville devient Capitale politique.
La Révolution Française, en 1789 met un terme à tout cela, les départements sont dessinés et le Carladez est partagé entre les deux départements du Cantal et de l’Aveyron.
En 1829, l’établissement thermal est acheté et restauré par la famille Murat-Sistrières.
En 1880, sous l’impulsion d’Antoine Fayet, maire de la cité et propriétaire de la source, celle-ci reprend une place importante dans le thermalisme. Le 2 septembre 1890, la source est déclarée d’utilité publique.
En 1898, la Compagnie d’Orléans ouvre le Grand-Hôtel qui attire à Vic une clientèle nombreuse et aisée. En 1903, cet hôtel a l’honneur de recevoir une pensionnaire royale : la Reine Ranavalona III, reine de Madagascar, mais exilée en Algérie par le général Galliéni. Elle séjourne trois ou quatre mois à Vic. Une importante clientèle fréquente la source. L’eau mise en bouteilles est expédiée dans toute la France.
La mort prématurée d’Antoine Fayet en 1909 et, quelques années plus tard, le cataclysme de la Grande Guerre font oublier pour un temps le thermalisme.
Aujourd’hui, rachetée depuis plusieurs années par la commune de Vic-sur-Cère, la source coule librement au musée des eaux minérales et sous le joli kiosque, dans le parc curieusement arboré, en face du musée.
C’est une eau froide (12°C) à température constante, chloro-bicarbonatée, gazeuse et riche en fer. Ses propriétés sont principalement digestives et diurétiques.
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