Vic et ses maisons historiques

 

 Le Manoir

 Le manoirAncien couvent des Bénédictines, il comptait une dizaine de religieuses cloîtrées, contemplatives mais aussi enseignantes, qui se consacraient à l’éducation des jeunes filles nobles et bourgeoises, souvent les filles des magistrats du bailliage et ce, jusqu’en 1792. La Révolution chassa les religieuses, leurs biens furent vendus et les bâtiments devinrent biens nationaux. La Fondation Bertrand et la Chapelle du Calvaire, détruite sous la Révolution et reconstruite en 1827, faisaient partie du vaste enclos du couvent. Au début du XIXème siècle, la demeure achetée par la famille Murat-Sistrières devient un hôtel réputé, puis un centre de vacances. Aujourd’hui, cette imposante bâtisse est redevenue un bel hôtel.

 

La Mairie

Ce bâtiment date du XVème siècle, comme en témoignent une échauguette et un très bel escalier en pierre dont les marches d’une seule pièce sont en parfait état. Une porte sculptée de l’époque Louis XV donne beaucoup de charme à l’ensemble. La salle d’honneur est remarquable par son plafond à doubles rangées de poutres décorées et ses murs avec trois grands tableaux (Traité de Péronne, Reine Margot et Reine Anne d’Autriche).

 

Maison dite “de la Reine Margot”

 ReinemargotCette demeure fut au XVème siècle une forteresse et conserve de cette époque les murs et une grande salle au rez-de-chaussée avec une cheminée typique. Cette salle partagée par un couloir donne accès à un bel escalier à vis, à la tour et à la porte d’entrée de la forteresse qui donne actuellement dans une cour. Au-dessus de cette porte, existe toujours une superbe vierge à l’enfant, dite “la vierge bleue” et préservée du pillage à la  révolution. Comme toute forteresse, elle a ses prisons. Un passage souterrain, aujourd’hui muré, servait à évacuer les prisonniers qui devaient être jugés au bailliage. Cette maison témoignerait du passage de la Reine Margot qui vint à Vic sur Cère en 1585-86.

 

 

Maison « Murat-Sistrières »

 MuratCette maison est le berceau d’un personnage important, le Général Murat-Sistrières, né en 1765. Il choisit de servir aux armées, fit toutes les campagnes de Napoléon où il se conduisit en héros. Malheureusement, très grièvement blessé, il perdit une jambe à la bataille de Dresde en 1813. Napoléon le récompensa pour son héroïsme en le nommant Général de brigade, puis Baron d’Empire et officier de la Légion d’Honneur.

Ce personnage n’a aucune parenté avec le Général MURAT (1767 – 1815) qui épousa la sœur de Napoléon, Caroline Bonaparte en 1800 et qui devint Maréchal de France et Roi de Rome. Cette maison présente un aspect extérieur intact : son toit en lauzes de schiste, ses fenêtres en forme “d’œil de bœuf”, ses belles pierres et son très beau balcon en fer forgé  aux initiales des Murat-Sistrières.

 

 

Maison « Dejou »

DejouC’était autrefois un relais de poste dont le fronton semi-circulaire porte la date de 1690. En 1812, cette maison devint hôtel particulier de la famille Dejou qui avait acquis et restauré le château de Cols. La famille fit don de l’immeuble en 1912, pour en faire le presbytère de Vic. En échange, la paroisse devait entretenir la tombe de la famille dans l’ancien cimetière. Aujourd’hui, cette maison est une propriété privée.

 

 

 

Maison « Coffinhal »

CoffinhalLa rue Coffinhal était autrefois la rue principale de Vic. La plupart des maisons étaient habitées par des hommes de loi (magistrats, notaires …). La belle demeure avec sa tour carrée date de 1692. En 1750, le propriétaire de cette demeure était Anne-Joseph Coffinhal (1705-1767), notaire puis avocat au bailliage et père de douze enfants. Le plus connu de ses enfants, le dernier est Pierre-André né à Vic le 7 novembre 1762. Il fut membre des Jacobins et se lia très rapidement avec Robespierre. Il devint vice-président du tribunal révolutionnaire. Il fut un des rares à rester fidèle à Robespierre, ce qui lui valut d’être exécuté, sans jugement, le 18 thermidor an II (le 6 août 1794) à l’âge de 32 ans.

La légende rapporte qu’il prononça une terrible phrase : Lavoisier, condamné par le tribunal révolutionnaire à la guillotine demandait six mois de sursis pour finir ses travaux. Pierre-André Coffinhal aurait dit “La République n’a pas besoin de savants”. 

 

Maison des Princes de Monaco

 MonacoAprès le traité de Péronne le 14 septembre 1641, Honoré II de Grimaldi se met sous le protectorat de la France et reçoit de Louis XIII le Carladez. Cette maison, construite au XVIème siècle, est la résidence des Princes de Monaco lors de leurs rares visites. Rainier III vint y faire une visite privée accompagné du Préfet du Cantal en 1951 ou 1952. Le 14 mai 2014, le prince Albert II a inauguré la plaque apposée sur cette maison. Sa fille la princesse Gabriella porte le titre de Comtesse du Carladez.

 

 

 

Le Bailliage

 BailliageLe bailliage est la partie du territoire soumise à l’autorité du bailli, c’est à dire à l’officier remplissant des fonctions judiciaires, militaires et financières au nom du roi. Le bailliage du Carladez fut ambulant jusqu’en 1561, date à laquelle le roi Charles IX en fixa le siège à Vic. Jusqu’en 1792, cette maison du bailliage, place de l’église, était la maison la plus importante de Vic. C’est à l’emplacement de l’actuel garage que se trouvait la salle d’audience du tribunal.

 

 

Maison « Bertrand »

La famille Bertrand est l’une des plus vieilles familles de Vic. Le premier membre connu, Guillaume Bertrand, notaire, eut une descendance prolifique de notaires et d’avocats. Le dernier Bertrand, Gabriel, juge et notaire, meurt en 1945. Sa fille Germaine, veuve, meurt sans héritier en 1964. Elle lègue tous ses biens au Secours Catholique afin qu’il crée à Vic une maison pour personnes âgées. Le Secours Catholique la lègue à son tour à la Croix Rouge. 

 

Maison « De Boissy »

 DeboissyLa famille de Boissy, de noblesse de robe a laissé la trace de son nom grâce principalement à Louis de Boissy, né le 26 novembre 1694. Enfant terrible, n’ayant aucun goût pour les études, déshérité, il part en 1721 pour Paris où il trouve la gloire. A 27 ans, il monte sa première pièce :”L’amant de sa femme”, comédie à grand succès, suivie de beaucoup d’autres ce qui lui valut le surnom de “Molière Vicois’’. Il est reçu en 1754 à l’Académie Française. Madame de Pompadour lui donne la direction du “Mercure de France” puis de la ‘’Gazette de France’’. Il meurt le 19 avril 1758, riche et comblé d’honneurs. Ses œuvres comptent neuf volumes archivés à la Bibliothèque Nationale.

 

 

 

 Château du « Chevalier des Huttes  »

DeshuttesChâteau construit par un bailli. Il est ensuite acheté par la famille Pagès des Huttes. Cette famille tire son nom de la seigneurie qu’elle possédait déjà en 1616 dans la paroisse de Polminhac et qui fut vendue comme bien national en 1793. Jérôme Pagès des Huttes, garde du corps du roi, émigra. Jean-Baptiste, né à Vic en 1759, entre au service du roi Louis XVI à l’âge de 22 ans. Pour avoir favorisé la fuite de la reine Marie-Antoinette, il fut tué lors des émeutes révolutionnaires.

 

 

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